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Exposition

 Le nuage Magellan

1er janvier - 9 avril 2007
Centre Pompidou - PARIS

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"Le Nuage Magellan est le titre d’un roman de l’écrivain polonais Stanislaw Lem, datant de 1955. Dans ce livre, l’auteur décrit un voyage interstellaire vers la constellation du Nuage Magellan et prédit un grand nombre d’inventions à venir (comme Internet) tout en plaçant son histoire dans le contexte d’un pays communiste. L’histoire de ce roman et de sa réception forment ainsi la base d’une réflexion sur les possibilités et les pièges associés à l’utilisation de références historiques dans les pratiques artistiques contemporaines. Réécriture de l’histoire, analyse du modernisme comme outil critique pour comprendre le présent ou raisonnement futurologique forment ainsi quelques unes des stratégies présentes dans les œuvres des artistes de l’exposition.

Dan et Lia Perjovschi (nés en 1961) vivent à Bucarest. Obsédés par l’histoire, tous deux sont des activistes culturels qui cherchent à transformer les traditions artistiques locales. En imprimant des fascicules et des périodiques, en organisant des réunions et en protestant de manière symbolique contre les abus de la nouvelle démocratie roumaine, ils animent la communauté artistique de Bucarest. Malgré tous ces points communs, leurs pratiques artistiques diffèrent. La plupart du temps, Dan travaille directement sur les murs des galeries et des musées en dessinant des commentaires satiriques liés à une certaine critique sociale ou à la condition de l’artiste tandis que Lia illustre sa vision personnelle de l’histoire de l’art contemporain à travers plans et diagrammes.

Dans son film Silberhöhe (2003), l’artiste allemand Clemens von Wedemeyer (né en 1974) utilise des extraits sonores et visuels du film L’Éclipse de Michelangelo Antonioni afin de souligner les défaillances fondamentales qui sous-tendent le projet moderniste, analyse qui culmine dans la destruction de quartiers entiers d’immeubles résidentiels dans l’ex-RDA. Dans Metropolis (2006), film réalisé avec Maya Schweizer et projeté en Cinéma 1, c’est le film éponyme de Fritz Lang qui sert d’outil critique à une réflexion sur les évolutions urbaines, sociales et architecturales dans la Chine contemporaine.

L’exposition laisse aussi la place à une narration plus personnelle, telle qu’on la trouve dans les travaux de l’artiste germano-iranien Michael Hakimi (né en 1968). Celui-ci met en scène des paysages architecturaux et urbains dans des installations futuristes ancrées dans une tradition d’interprétation subjective de la modernité. 

L’artiste polonaise Paulina Olowska (née en 1976) présente deux œuvres : un assemblage de plusieurs néons qui sont les reproductions fidèles de néons de Varsovie datant de différentes époques et un film intitulé Place de la Constitution, Varsovie (2006) qui peut se lire comme un hommage aux habitants d’un immeuble de Varsovie qui ont rénové à leur frais l’un des néons historiques les plus emblématiques de la capitale polonaise.

Enfin, l’artiste croate David Maljkovic (né en 1973) tente de dépasser les limites du discours historique en proposant sa propre perspective futurologique. Dans son œuvre Scene for a New Heritage 3, créée spécialement pour l’exposition, il tente d’inventer de nouveaux rituels qui pourraient ramener à la vie le Monument pour les Combattants de la Liberté datant des années 1970 et dédié à la mémoire des héros de l’ex-Yougoslavie : les partisans communistes de la Seconde Guerre Mondiale. Après la désintégration de la Yougoslavie, l’histoire commune des peuples qui la formaient, et par conséquence, les monuments de cette histoire commune, perdirent leur sens et leur caractère symbolique. Lesrituels conçus par l’artiste sont une tentative d’imaginer un langage symbolique alternatif qui pourrait transformer l’héritage, souvent traumatique, du passé récent.

En tant que référence historique pour ce projet contemporain, quelques exemples des projets visionnaires de l’architecte polonais Oskar Hansen (1922 – 2005), récemment redécouvert, seront exposés. Elève de Le Corbusier et de Fernand Léger, membre de la génération des modernistes radicaux, il n’a jamais cessé de travailler sur des projets idéalistes et visionnaires, tel celui des villes linéaires : barres d’immeubles sinueuses s’étendant sur des kilomètres."

in communiqué de presse

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