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Dragon de nuage

Dragon de nuage
Draco nubis

 


“Figure légendaire, le dragon nubivague, par sa noble allure, magnifie les nuages”

frère François Jean
in Fragments nubicoles

 

Là-haut, dans la sphère céleste, au firmament, gîte le dragon de nuage.

"Apparenté à la famille du " dragon occidental ailé, draco occidentalis alatus " il appartiendrait avec le " dragon d’Asie, draco asiaticus " aux seules deux races de dragon volant.

Il est familier des nuages où il élit son domicile.

Comme le sont ordinairement ceux de son espèce, il est d’un naturel discret, et le plus souvent solitaire.

A taille égale, son poids n’excède pas la moitié de celui d’un dragon commun.

Facétieux et ingénieux, il se volatilise et emprunte épisodiquement une forme gazeuse.

Sensible aux variations atmosphériques, il s’acclimate au vent et à la température ambiante. Si nécessaire, il sait les soumettre à ses sortilèges, et par soudaine condensation de la vapeur d’eau provoque ondée, averse, giboulée, voire au pire déluge.

D’aucuns, férus de la question, attestent de sa capacité au gré de son humeur et de son entourage, à nuancer l’intensité de sa coloration. Ainsi développe-t-il, de sa volonté seule ou de sa simple fantaisie, un sens aigu du chromatisme. De la sorte, un milieu hostile, une soudaine et noire colère, l’assombrisse. Le blanc manifeste son bien être qui peut aller jusqu’à une complète transparence. Le gris traduit son déplaisir, une affliction, une morosité naissante ; le rose un moment de bonheur simple, une joie évidente. L’or une plénitude sans égale.

D’autres, prétendument doctes, certifient que cette somptueuse et coruscante combinaison des couleurs ne serait qu’une banale appropriation du spectre solaire assujetti à l’horloge circadienne : noir la nuit, gris-rose aux premières clartés de l’aurore, du blanc au transparent en journée, or aux embrasements du soleil couchant. 

Quoiqu’il en soit, tous s’accordent à reconnaître, qu’en stratège avisé, son chatoiement atteint son paroxysme, lors de la parade amoureuse, où il trouve son expression la plus libre et la plus aboutie qui culmine alors en une sublime irisation."

 François LE SÉNON
in De la nature véritable et merveilleuse des dragons
 (Vol. IV – Livre septième)

 

 

 

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