Maurice OLIVAINT
magistrat et poète français
Tlemcen (Algérie) 1860 - 1929
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Des nuages chargés de nos pleurs anxieux
Des nuages chargés de nos pleurs anxieux
Roulent, muets et lourds, dans les lugubres cieux ;
Ils répandent une ombre immense de tristesse
Qui, pesante, s'étend sur l'âme qu'elle oppresse ;
Les tourments de la terre y semblent contenus,
Les nôtres, et tous ceux qui nous sont inconnus,
Mais dont le cœur soupçonne au loin la voix qui pleure.
Sommes-nous donc maudits, et tout n'est-il que leurre ?
Sommes-nous donc perdus dans un sinistre lieu
Où l'on cherche à tâtons sans pouvoir trouver Dieu ?
Hélas ! n'aurons-nous plus au fond de la pensée
Qu'un regret sanglotant de splendeur éclipsée,
Et nous faut-il gémir sous le morne ciel noir,
L'âme veuve à jamais de soleil et d'espoir ?
Non, tu n'as pas voulu nous ravir ta lumière,
Mon Dieu ! Tu nous rendras notre clarté première,
Plus brillante et plus douce, et ta main n'a jeté
Ce vêtement de doute et cette obscurité
Sur l'homme et sur l'azur des sphères éternelles
Que pour épanouir encore à nos prunelles,
Rayonnement sacré d'un éclat rajeuni,
Tes astres dans les cieux, ton nom dans l'infini.
in Fleurs de corail : poésies - 1900